Premier plateau

Dimanche 10 octobre avaient lieu nos premières confrontations dans cette poule de brassage, au pied de la ligne bleue des Vosges, puisque c'est l'équipe du RC2V qui nous a chaleureusement accueillis.

La mise en place est un peu laborieuse étant donné qu'il y a 5 équipes fulminantes et impatientes à doter de vestiaires, et sans compter que de notre côté nous avons récupéré les équipements des COS mythiques, nos seniors virils, qui ne comprennent pas de shorts. Evidemment, deux d'entre nous se retrouvent un peu dépourvues, mais heureusement, Bastien et l'intendante romarimontaine sont là pour sauver notre dignité. 1er bon point pour les locales. Passons sur les départs de notre chauffeur Jean-Louis qui démarre sans fermer le coffre du bus, ce qui devait être une technique pour nous mettre à l'aise. 

Arrivés sur le terrain, alors que les bières commencent déjà à s'aligner pour les éminences grises de l'équipe, nous voyons nos adversaires arriver d'un pas léger (ou pas), et commencer rapidement l'échauffement, car à la surprise générale, nous sommes un peu en retard.  

Le tirage au sort nous fera débuter cette nouvelle saison contre Verdun, la seule équipe que nous connaissons, et qui nous connait sans doute trop bien, puisque nous avons joué contre elle à chaque tournoi l'année dernière. De plus, son effectif s'est renforcé, et elles ont repris leurs entraînements depuis longtemps. Mais nous comptons dans nos rangs une troupe d'avants musclées, à savoir Bili, Tigrou, Camille, Doudou, notre charnière inséparable Priss et Dédé, ainsi qu'une ligne de gazelles prêtes à en découdre, soit Polly, Nath, Chloé, Rougerie. La compagnie des majorettes en short étant encadrée par Fabrice, ses fils, et Robocop. Malheureusement cela ne suffit pas. Faute de cohésion peut être, ou simplement par tradition de faire dix premières minutes à vide, la vitesse et le physique de Verdun nous mettent vite la tête dans la terre. Bili sort sur blessure, qui se révèlera être une entorse à l'épaule. Elles ont une organisation efficace et nous prennent sur nos points faibles. A charge de revanche...

Les filles de Genlis nous attendent. Au vu de leur gabarit et de leur attitude, on pourrait s'attendre à les voir nous piétiner avant même le coup d'envoi, cependant, elles n'ont pas de remplaçantes, le plan d'attaque sera donc de les fatiguer à la course et de jouer sur les passes après contact. Après quelques minutes d'observation réciproque, l'ascendant est vite pris, et notre jeu se met enfin en marche. Les automatismes acquis dans la sueur et le sang l'année dernière nous reviennent!  Leur 10 sort en deuxième mi-temps, va vomir au pied d'un arbre, et revient courageusement sur le terrain. Il faut admirer la vaillance de ces bourguignonnes qui ont monté leur équipe depuis un petit mois seulement, et surtout qui partagent un fighting spirit exemplaire et régulier. 1ère victoire.

Le Toucan nous rejoint enfin, après s'être perdu lui aussi dans les rues de la cité de Poncelet, à l'instar des supporters qui prennent place peu à peu au bord du terrain. Leurs encouragements contribueront clairement à nous pousser en avant. L'équipe est d'ailleurs fière d'un match propre et largement remporté contre leurs hôtes vosgiennes, qui ne sont pas épargnées non plus par les blessures. Ce début de saison est assez impitoyable malheureusement. C'est à nouveau un très bon moment de rugby, qui permet aux nouvelles de prendre un peu confiance en leurs capacités, et aux anciennes de redorer leur blason rouillé par l'intersaison. A propos de rouille on commence à se demander s'il restera assez de bière pour la troisième mi-temps.

Mais il reste un dernier match contre l'autre équipe venue de Bourgogne, les rouges et bleues d'Auxonne. Ce sont les plus nombreuses, et nous le découvriront vite, les plus violentes. Une fois n'est pas coutume, ce sont des rugbygirls dangereuses et mauvaises qui jouent sur la provocation et cherchent à blesser leurs homologues, à défaut d'avoir un jeu correct. D'ailleurs, l'ensemble des autres équipes de la poule viennent nous encourager pendant la rencontre. Le bon esprit qui teignait l'après-midi souffre alors de leurs insultes et de leurs mauvaises intentions qui finissent pourtant par venir à bout de notre sang-froid et des cervicales de notre capitaine Chester qui sort sur civière. L'arbitre doit faire face aux débordements et au mécontentement des staffs, et distribue les cartons. Le match sera tout de même joué en entier, Auxonne l'emportant 3 essais à 1.

Essai de Prissouille contre Remiremont. C'est beau la complicité entre 9 et 10.

Juste après des douches, la troisième mi-temps est entamée autour du bus qui fait office de bar. Genlis nous rejoint avec Verdun pour partager les saucissons, les cannettes, et refaire les matchs pendant que Jean-Louis hue les filles d'Auxonne à leur sortie des vestiaires, et que Fabrice fait un rapport téléphonique de nos performances à Cédricoach. Puis nous repartons au club-house du RC2V qui, on peut le dire au vu des tables somptueusement achalandées, sait recevoir. Un bon contact est pris avec les autres joueuses et les entraineurs; les équipes sont très différentes les unes des autres, ce qui nous promet une première partie de championnat riche et intense. Reste à espérer que les blessées se remettront vite.

Enfin, non sans une pensée pour leur capitaine, les majorettes gagnent le bus pour le retour sur Villers, et fêtent la dernière partie de l'après-match en chantant très faux. Polly est choquée par Jean-Louis qui se prend au jeu et décide de nous lire une histoire en conduisant, mais ses années d'expérience nous amènent à bon port. Il faut encore escalader la grille du stade pour ranger le matériel.

Il faut maintenant nous mettre au travail pour carrer les forces de nos adversaires, et rattraper les points laissés à Auxonne si nous voulons nous qualifier pour les barrages. Suite au prochain numéro!